HISTOIRE - Le matériel roulant après le 30 juin 1974

Après la suppression des derniers services ferrés, le matériel restant (motrices " 400 " et remorques " Type Gilly ") connait des destins divers, entre ferraillage pour la plupart, préservation ou tentatives de préservation.

Les remorques 2, 5, 8 et 12 sont vendues au Tramway Touristique de l'Aisne (TTA), en Ardenne Belge. La 12 y sera restaurée et rejoindra plus tard la motrice 310 préservée au MTUB, à Bruxelles (voir plus haut). Les autres seront peu utilisées et finalement ferraillées dans les années 2010.
Le TTA hérite également de lorrys portes-caisses venant du dépôt " Genson ", de la voiture-échelle et de la citerne n°102, ainsi que d'un wagon plat (ex-remorque " Anversoise "). Ces matériels sont toujours au TTA en 2020.

L'association AMUTRA de Schepdael, déjà à la base du sauvetage de la motrice 310, préserve les motrices n°201, 263 et 407.
La 263 est rapidement restaurée avec l'aide des pièces de la 201 (utilisées depuis les années 50 comme véhicule de service), et reprend le numéro de cette dernière. Elle rejoint ensuite le convoi 310 + 12 au MTUB bruxellois.
Dans les années '80, elle revient à Charleroi, et est transférée dans les réserves du Musée de l'Industrie, à Marchienne-au-Pont. Ce site déménage progressivement vers le site tristement célèbre du charbonnage du Bois du Cazier, à Marcinelle, devenu lieu de mémoire à la catastrophe du 08 août 1956, et lieu de souvenir de l'industrie lourde à Charleroi. La 201 y trône désormais dans une salle dédiée à la fois à l'industrie électrique et à la vie sociale d'autrefois.

La 407 aura moins de chance. Transférée sur le réseau SNCV de Charleroi / Hainaut, elle est garée au dépôt de Trazegnies. Abandonnée à l'extérieur, son état se dégrade rapidement, malgré quelques soins prodigués par l'Association pour la Sauvegarde du Vicinal (ASVi), qui utilise une partie de ce dépôt dans les années '80.
Utilisée pour des manœuvres internes, elle est victime d'une grave avarie électrique.
L'AMUTRA se désintéressant de son sort, elle est finalement ferraillée sur place.

Acquises par un particulier, les motrices 402 et 423, ainsi que la remorque n°1, sont préservées et expédiées en France, au Crotoy (Baie de Somme), sur un chemin de fer touristique naissant.
Jamais utilisées et laissées à l'abandon, la 402 y sera ferraillée, tandis que l'AMUTRA récupère les 423 et 1.
Rapatriées en Belgique au milieu des années '80, elles sont stockées dans un dépôt bruxellois de la STIB, puis dans un bâtiment de la SNCV à Solre-sur-Sambre, avant de rejoindre la 201 dans les réserves du Musée de l'Industrie à Marchiennes.
En août 2006, à la faveur d'une transaction illégale, la 423 et la remorque 1 se retrouvent chez un ferrailleur. La caisse de la 423 est désolidarisée du châssis, et celui-ci est rapidement découpé…

L'AMUTRA, en difficulté financière, n'est pas en mesure de réagir, et ce sont des personnalités de Charleroi, ainsi que l'équipe naissante du Petit Tram Vert de Charleroi qui tente de sauver ce qui est sauvable, avec le soutien du Bois du Cazier et de la presse. Rien n'y fit, et après des années d'immobilisme, les 423 + 1 seront découpées en juillet / août 2012.
La perte de la 423 est une honte, car désormais il n'existe plus aucune motrice de ce modèle, qui était typique de Charleroi.
Dans son nouveau projet, Luc Meurisse rendra hommage à cette motrice en immatriculant sa future " 400 " au 7''1/4 sous le numéro 423.

Le convoi 310 + 12 évoqué plus haut reste préservé au MTUB de Bruxelles jusqu'en décembre 1984.
A cette époque, la rame revient à Charleroi par camion. Déchargée à Charleroi Ouest, elle est remorquée par une motrice SNCV sur le métro léger, pour rejoindre un quai d'exposition dans la gare des Beaux-Arts, fraîchement mise en service.
En septembre 2012, à la suite du ferraillage de la 423 et aux déboires financiers de l'AMUTRA, l'équipe du Petit Tram Vert de Charleroi s'inquiète de l'avenir du convoi 310 + 12, qui vieillit mal sur son quai depuis 1984.
Un état des lieux des deux véhicules est réalisé par nos soins, en compagnie d'agents du TEC-Charleroi (dégâts dus au temps et malheureusement au vandalisme -bris de vitres principalement-).
Dès 2013, des démarches sont entreprises avec l'AMUTRA pour extraire le convoi des Beaux-Arts, dans le but de le restaurer d'abord esthétiquement, puis complètement.
On évoque une exposition au Bois du Cazier, et des circulations épisodiques sur le réseau régulier. Le rêve !!!
Cependant, l'AMUTRA reste froide aux demandes de sauvegarde et son immobilisme chasse plusieurs personnes motivées par le projet.
Lorsque la faillite de l'AMUTRA est prononcée, le PTVC revient à la charge et contacte le repreneur des collections wallonnes de la défunte association, le Musée des Transports en Commun de Wallonie, à Liège (MTCW), mais cela reste sans suite faute de gens motivés en dehors de notre équipe (et quelques fidèles des Trams Verts), et faute de temps.
En 2019, un projet de remise en valeur est évoqué par le TEC-Charleroi, qui irait de paire avec la rénovation de la gare de Charleroi Beaux-Arts.
A suivre donc, car le Petit Tram Vert de Charleroi étant la copie au 1/5 de cette belle motrice 310, nous avons un attachement tout particulier à ce véhicule.